Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/472

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& mériter ses louanges ; mais que lui & sa garnison n’ayant ni vin ni arrac, & se confiant en sa grande réputation, il étoit venu pour le prier de lui faire donner ou vendre une provision de vin & d’arrac, qu’en étant pourvu il espéroit, par sa belle défense, lui donner une nouvelle occasion d’acquérir de la gloire. Ayder le prenant pour un fou, & ne pouvant croire qu’il fût le Gouverneur de la place, lui promit du vin & de l’arrac, tant qu’il en voudroit, lui en fit présenter de toutes les sortes pour en goûter, de sorte que ce Capitaine but avec tant d’excès, qu’il s’enivra au point qu’on fut obligé de l’emporter pour le faire dormir. Pendant qu’il cuvoit son vin, on le fit voir à plusieurs gens de la ville, qui avoient été arrêtés ; tous le reconnurent. Lorsqu’il fut éveillé, on lui dit qu’il étoit venu dans l’armée comme un espion, & qu’il alloit être pendu comme tel ; mais que s’il étoit le Gouverneur de la ville, il falloit qu’il donnât l’ordre de rendre la place, & qu’il devoit choisir de donner l’ordre qu’on demandoit, ou d’être pendu. Ce pauvre homme fit ce que l’on voulut & signa l’ordre. Ce qui fut plus