Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/55

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attention, à l’exception du Prince qui paroît alors s’occuper à parler avec ses Ministres, de chose plus essentielle. Le Poëte encense pour l’ordinaire après le Prince, son fils, ses parens, les Généraux & les principaux Officiers, n’oubliant pas les Ministres & autres gens en faveur. Les jeunes courtisans ou Bara-Ademis, qui ne sont pour l’ordinaire compris qu’en corps dans les louanges que donne le Poëte, le tournent souvent en ridicule & leur dérision s’étend jusques sur ceux qui sont les plus loués, en parodiant très-plaisamment les paroles du Poëte, ce que se permettent aussi les Secrétaires & autres courtisans subalternes, les uns & les autres n’épargnant que le Prince & son fils ; mais comme ce Poëme n’est ni écrit ni imprimé, les louanges & la critique sont de peu de durée. On ne peut parler des spectacles, des chants & des danses sans parler des Bayadères dont l’abbé Raynal a fait un portrait si avantageux dans son histoire philosophique.

Dans le tems actuel, la Cour d’Ayder est la plus brillante de l’Inde & sans contredit la troupe de sa Cour est la mieux composée,