Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/81

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seule traite jusqu’à Benguelour, éloigné de plus de trente lieues.

Quand il fut près de cette forteresse, il envoya un de ses amis à son oncle Ibraïm-Saeb à qui il avoit confié ce Gouvernement, pour lui dire qu’il avoit ci-devant des Terres, des Forteresses, des Trésors & une Armée, qu’aujourd’hui il ne lui restoit que trente amis qui s’étoient attachés à sa fortune, qu’il le prioit de lui dire franchement s’il pouvoit encore compter sur son amitié, que sur sa réponse il viendroit à Benguelour ou chercheroit un asile ailleurs. Son oncle ayant reçu ce message, monta à cheval, & seul avec l’envoyé d’Ayder, il vint le trouver & lui dit en l’abordant : prends courage, tu n’as rien perdu de ce que tu m’as confié, Dieu t’aidera. Ayder l’embrassa, & ils entrèrent à Bengulour.

Se voyant maître d’une aussi bonne place, il espéra de rétablir ses affaires, & ses espérances ne tardèrent pas d’être en partie réalisées par l’arrivée imprévue de presque toute sa cavalerie que le brave Moctum-Saeb, son beau-frère, lui ramena.

Dans le tems que Canero traitoit avec