Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/91

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armée, consentit une entrevue avec Ayder & Nand-Raja en présence des deux armées. Il y fut résolu, au grand contentement de tout les soldats, qu’elle se réuniroient pour ne faire qu’une seule armée, dont Ayder seroit le Général, & qu’on députeroit sur le champ au Roi de Mayssour, pour le prier de chasser du Royaume le perfide Canero, qu’on déclaroit ennemi du Roi & de l’État. Lorsque les deux armées furent réunies, Ayder (ce qui surprit tout le monde), manda devant lui les Européens qui avoient été précédemment attachés à son service & à celui de son frère. Il leur fit mettre bas les armes ; & leur ayant fait donner à chacun un coup de babouche[1] sur la figure, ce qui est déshonorant chez les Indiens, il les fit chasser du camp. Il se porta, à ce qu’il dit, à cette

  1. Babouche est la chaussure des Indiens. C’est un soulier en pointe, semblable à la chaussure qui fut anciennement à la mode en France, & qu’on appeloit soulier à la poulaine, parce que la pointe ressemble à la proue des barques ou des anciens vaisseaux. Cette mode qui a duré si long-temps commence à passer, & les petits maîtres portent de très petits souliers sans longue pointe ou poulaine.