Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/92

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sévérité parce que ces soldats ayant été comblés de bienfaits par lui & par son frère, étoient les seuls de ses troupes qui avoient osé porter les armes contre lui. La Cavalerie Française venue de Pontichéri fut présente à cette exécution, que chacun feignit d’approuver.

La députation de l’armée étant arrivée à Syringpatnam, la réponse du Roi, qui sans doute étoit dictée par Canero, fut qu’ils étoient des traîtres, & que le Roi les puniroit de leur trahison. Sur cette réponse il fut résolu que l’armée s’approcheroit de Syringpatnam, & qu’on feroit le siège de cette place, ce qui fut exécuté sur le champ, pour ne pas donner le tems à Canero d’appeller les Marattes à son secours.

À peine le peuple de cette capitale eut-il entendu tirer quelques volées de canon, qu’il s’attroupa & murmura hautement contre Canero, excité, suivant toutes les apparences, par la femme Dayva qui parvint à résoudre le Roi à livrer Canero à l’armée & à déclarer Ayder, Régent du Royaume, au lieu de Nand-Raja qui s’attendoit à l’être & qui croyoit qu’Ayder se contenterait d’être Généralissime.