Page:Maizeroy - La Fête, 1893.djvu/25

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Elle mangeait à peine, se soutenait avec des jus de viande à demi crue, des friandises pimentées, des fruits exotiques d’une saveur bizarre, et buvait comme un homme du champagne brut et de l’eau-de-vie à pleins verres. Et, bien que la comtesse eut, comme la plupart des Slaves, le don de plaire, on ne se liait avec elle qu’à demi, comme avec l’arrière-pensée de la mort prochaine, la crainte égoïste d’avoir à la regretter, à la pleurer…

Monsieur de Graveuse, au contraire, réalisait au physique le type parfait de ce que l’on appelle en Angleterre un « athletic gentleman ». Il avait des épaules de portefaix que n’épeurent pas les plus lourds fardeaux, la taille d’un cent-gardes et eût assommé un bœuf d’un coup de poing. Et, il atténuait cette apparence de mâle violent et rude par une de ces têtes qui attirent les femmes comme un