Page:Maizeroy - La Fête, 1893.djvu/28

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médecins. Une aventure galante plutôt qu’un mariage et qui avait pour un fêtard comme Graveuse il ne savait quelle originalité macabre, quelle saveur énigmatique et âpre qui l’aguichait, l’inquiétait, lui fouettait les sens !

Il céda à ce caprice de malade et ils se marièrent. Tout autre homme que ce colosse robuste, inaltérable, eût été démoli au bout de quelques semaines par les assauts furieux, exaspérés que lui livrait cette folle d’amour, eût succombé en ces insatiables étreintes où l’on aurait cru qu’elle mettait autant de haine, de cruauté que de tendresse. Elle s’émiettait, se tuait, se consumait sans qu’il en parût las, un seul instant, sans qu’il implorât quelque trêve, sans qu’il essayât de se dérober. Il la bravait. Il lui arrachait des sanglots de bête, des clameurs d’extase, des prières reconnaissantes, infiniment tendres comme les oraisons