Page:Maizeroy - La Fête, 1893.djvu/29

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délirantes de quelque sainte Thérèse possédée de Dieu. Et ce crépuscule d’amoureuse, cette lente fin en des flots de baisers avait la gloire magique, hallucinante, triste de ces couchers de soleil où il semble qu’un mystère d’hymen monte de la mer comme d’un lit jonché de fleurs qui attend l’époux, que la pourpre du ciel est faite du sang des innombrables cœurs, des pantelantes chairs blessées et meurtries par l’amour.

Au bout de quatre mois madame de Graveuse, épuisée, finie, n’ayant même plus la force de vaguer d’une fenêtre à l’autre au bras de son mari, la poitrine déchirée par d’affreuses quintes de toux, sentit qu’elle était perdue, qu’elle ne se guérirait jamais, qu’on la leurrait en vain d’espoir. Elle avait déjà en la blancheur des oreillers, le masque d’une morte, n’osait plus se regarder dans un miroir, demeurait, durant des heures, immobile,