Page:Malbay - Du coryza gangréneux des bêtes bovines.djvu/12

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mur comme un cheval atteint de vertige. Le larmoiement persiste ; les larmes sont corrosives ; les yeux commencent à s’enfoncer dans les orbites ; l’humeur aqueuse est d’un blanc laiteux, quelquefois opaque, et la cécité est presque complète. Un écoulement s’effectue par une ou les deux narines, et la matière rejetée est épaisse, visqueuse, d’un jaune verdâtre, mêlée avec quelques stries sanguines et quelques parties exfoliées de la muqueuse nasale. Ce jetage est épais dans le principe, et peu de temps après il s’oppose au libre passage de l’air, ce qui rend la respiration pénible et difficile. Sur quelques sujets, des collections purulentes se forment dans les différents sinus ; alors les animaux tiennent la tête basse, penchée du côté où existe l’écoulement nasal ; et sur la partie où existe la collection purulente la chaleur est plus sensible que dans les autres régions.

Les flancs sont retroussés et la respiration devient bruyante et pénible. Le pouls est quelquefois intermittent, ce qui est un signe funeste. En marche, l’animal chancelle, et la vive sensibilité qui existait au début, a presque entièrement disparu. La membrane nasale devient le siège d’ulcérations aux endroits où existaient les pétéchies ; on en rencontre aussi sur le mufle, mais plus rarement, et ce dernier est sec, brillant, dur, insensible ; des plaques d’épiderme s’en détachent le plus souvent. Les ulcérations sont de différentes grandeurs : quelquefois superficielles et très petites ; d’autres fois profondes et grandes ; elles sont à bords irréguliers, déchiquetés et de couleur blafarde. Les ulcères superficiels sécrètent une matière blanchâtre, tandis que les profonds produisent un écoulement sanieux, d’un jaune verdâtre ou de couleur lie de vin, qui a une odeur repoussante et fétide. L’animal a souvent la bouche béante, la salivation est abondante, visqueuse, d’une odeur désagréable. S’il