Page:Malherbe - Œuvres, éd. Lalanne, t1, 1862.djvu/173

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Plus j’y voy de hazard, plus j’y trouve d’amorce ;
Où le danger est grand, c’est là que je m’efforce :
En un sujet aisé moins de peine apportant,
            Je ne brusle pas tant.

Un courage eslevé toute peine surmonte :
Les timides conseils n’ont rien que de la honte,
Et le front d’un guerrier aux combas estonné
            Jamais n’est couronné.

Soit la fin de mes jours contrainte ou naturelle,
S’il plaist à mes destins que je meure pour elle,
Amour en soit loué, je ne veux un tombeau
            Plus heureux ny plus beau.