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FRAGMENT DE TRADUCTIOIN

DES

QUESTIONS NATURELLES

DE SÉNÈQUE.




Le fragment suivant, resté inédit et inconnu jusqu’à ce jour, occupe les derniers feuillets d’un manuscrit (Papiers de Baluze, n° 133) que nous avons déjà cité plus d’une fois et qui est uniquement composé de pièces de Malberbe. Nous croyons donc qu’on peut, sans difficulté, l’attribuer à l’écrivain qui a traduit le Traité des Bienfaits et la plus grande partie des Épures du philosophe latin. — Ce fragment de traduction comprend seulement la préface des Questions naturelles, le chapitre i et une partie du chapitre ii du livre I.




PRÉFACE DE SÉNÈQUE.


Autant que la philosophie a d’avantage sur les autres sciences, autant en a la partie de philosophie qui touche la connoissance des dieux par-dessus l’autre qui concerne les affaires des hommes. Elle est plus haute et plus courageuse ; et ne se tenant pas contente, comme fait l’autre, de la vue, a pris beaucoup plus de liberté, se persuadant qu’il y avoit quelque chose de plus grand et de plus beau que la nature n’avoit pas voulu nous montrer. Somme, il n’y a pas moins de différence de l’une à l’autre