Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/315

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sans fin ce besoin qu’éprouvent quelques femmes de ne point être de leur sexe. « Mieux vaut ne pas tenir compte de la manifestation de Mlle Gay, et n’en pas faire une femme politique. » Le Figaro revient sur la question. « La Quotidienne traite M" Gay avec un ton de dédain et de persiflage bien étrange dans la bouche de ceux qui se disent les représentants de l’ancienne galanterie française. Mais Mlle Gay a dit que M. de Bourmont avait été transfuge, dès lors la colère de la Quotidienne n’a plus de bornes ; elle se voit affranchie de toutes les lois de la décence et du goût. Elle a pensé qu’il s’agissait peut-être encore de sauver le trône et l’autel, qu’elle sauve régulièrement deux fois par semaine. »

Cet écho paraît le 26 juillet : la révolution est en marche ; le gouvernement de Charles X n’a pas le loisir de trancher la question, toujours en suspens le 9 novembre suivant ; à cette date, dans la famille, on doute que la pension soit conservée.

La situation des deux femmes est difficile. Le 19 juin précédent, Sophie Gay a vendu la Maison Rouge. Le 15 avril 1823, elle avait souscrit à Froidefont de Bellisle une obligation de vingt-sept mille francs : c’est à Froidefont de Bellisle qu’elle vend sa propriété de Villiers au prix de cent mille francs, dans lequel le mobilier entre pour vingt mille francs. Comme elle avait précédemment acheté une pièce de terre et un pré concurremment avec son gendre, le comte O’Donnell, — l’usufruit lui revenant, la nue propriété restant à son gendre, — ce dernier participe à la vente. Il deviendra maire de Villiers, et la ville de Montlhéry lui devra son école d’ensei-