Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/25

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trines, et que dans son application elle était le Messie politique qui, en refondant les ressorts des vieilles sociétés, devait apporter espoir et liberté à cette foule humaine jusqu’alors négligée, ou qui pis est, impitoyablement pressurée.

C’est alors que nous avons formé une société qui sera toujours pure, parce qu’elle demeurera à jamais dans le sein du peuple, et qui par son organisation même, restera toujours en dehors du cercle des ambitieux ou des intérêts individuels.

Puis, si l’on veut connaître sommairement la pensée commune qui nous a spontanément réunis, la voici :

Jetés au milieu d’une société nationale qui n’a pas de nom politique, qui n’est ni libre ni complètement esclave ; nous avons entrevu tout ce que cette organisation renferme de vices dangereux et de sources de dépérissement général ; nous avons examiné ce qu’il y avait à accomplir dans notre patrie pour nous harmoniser avec le mouvement de réformes contemporaines ; nous avons mesuré tout ce qu’il faut de labeurs pour nous préparer à utiliser l’avènement d’une ère de liberté, tout ce qu’il nous faut employer d’efforts pour conserver intacte et sans fusion notre nationalité française.

Là-dessus, cette pensée dans le cœur, nous nous sommes mis aussitôt à l’œuvre, parce que, démocrates par conscience, et canadiens-français d’origine, il nous peinait de songer que les courants électriques de la démocratie qui sillonnent aujourd’hui le monde civilisé passeraient