Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/27

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rons néanmoins le résumé de quelques unes des grandes améliorations qui pourraient vivifier notre corps social.

Et tout d’abord nous dirons :

Éducation pour le peuple.

Oui, nous inscrivons en tête de notre programme ce mot si puissant que les peuples anciens n’ont pu que balbutier, et qui n’a été prononcé énergiquement que par les peuples forts des temps modernes.

Nous l’inscrivons aussi sur le cœur de chacun de nous, parce que nous ne l’ignorons pas ; le peuple qui s’est trempé dans les eaux de ce Gange du monde intellectuel subira une régénération morale qui le rapprochera bien plus de la liberté, qui le rendra bien plus redoutable envers un gouvernement tyrannique ou arriéré, que ne pourrait jamais le devenir la société qui serait forcée par ignorance de végéter au lieu de vivre, d’exhaler des soupirs impuissants contre l’oppression, au lieu de la nullifier et de l’étreindre sous la pression des arrêts portés par cette autorité bien infaillible, la souveraineté du peuple.

Mais cette éducation populaire doit-elle se résumer dans les mots, lire, écrire et chiffrer ?… Nous pensons qu’en effet c’est là ce qui fait de l’homme un être intelligent au lieu d’une machine à travail ; mais nous ne pensons pas que cela suffise pour former le citoyen ; c. a. d. l’homme connaissant l’état social dans lequel il vit, sachant ce qu’a été et ce que doit être sa patrie, appréciant à sa valeur la situation mo-