Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/29

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des villes doit dépendre le sort des campagnes, » que tous ces hommes, disons-nous, demandent avec nous l’éducation populaire agricole. Conquérons ce Palladium de notre existence collective, et alors, les canadiens s’éloigneront des villes, centres commerciaux livrés à l’exploitation des races étrangères, et dans lesquels ils seraient forcés de servir de gardes-magasins à une origine prépondérante, au lieu de respirer l’air libre et sain du champ de leurs ancêtres.

Rehaussons aux yeux de nos compatriotes les avantages et la noblesse de la condition du cultivateur indépendant ; alors tous ensemble nous pourrons sourire avec confiance aux siècles à venir, car la même sève qui nourrira toujours nos épis, saura également alimenter notre nationalité.

Liberté entière de commerce, voilà la pierre philosophale que les hommes cherchèrent en vain pendant bien longtemps. Au bon temps jadis, les peuples européens entreprenaient incessamment les guerres les plus désastreuses dans le but de ruiner réciproquement leur commerce.

En même temps que l’on pillait les vaisseaux de commerce, on fermait ses portes à la puissance rivale, et lorsque de guerre las on déposait les armes, l’état vainqueur ne comprenait pas qu’en détruisant le commerce des vaincus, il s’était privé lui-même de produits qu’il tirait auparavant de la nation rivale, et le vainqueur satisfait de ses lauriers ne comprenait pas qu’il avait miné la prospérité nationale en ruinant