Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/30

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un de ses débouchés commerciaux. Cette vieille doctrine reçut enfin son coup de grâce dans l’impuissance de réussite du blocus continental de Napoléon, et en effet si ce blocus fut une puissante création de génie, c’était aussi un absurde calcul d’économie politique.

Thèse générale, il est clair que l’individu doit avoir la faculté de donner tels débouchés que bon lui semblera à ses produits, parce que nous sommes certains que les profits qu’il retirera par le choix judicieux du marché, seront en définitive déversés sur la nation entière, dont ils augmentent la richesse nationale.

Et de plus, nous ne voyons pas en vertu de quel droit, on fermerait au commerçant ou à l’industriel les voies les plus larges et les plus sures qui s’offriraient à ses produits pour le forcer à les jeter sur des marchés moins avantageux. Nul mieux que le producteur, n’a conscience de ce que lui coûtent ses produits, nul mieux que lui ne sait où il pourra les échanger avec profit.

Nous demandons ensuite la décentralisation du pouvoir. Et quoique nous ne puissions que toucher ici à ce vaste sujet, nous déclarerons néanmoins que nous le concevons comme tellement important dans ses principes et dans son exécution, qu’il devient nécessaire de le demander incessamment. Ce qui a fait la barbarie du moyen-âge, l’ignorance et la pauvreté de ses masses, et ce qui nullifie encore tout le sud de l’Europe, en dépit d’immenses avantages de sol et de climat, c’est l’absurde système de centralisation.