Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/34

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Ainsi la qualification pécuniaire exigée de l’homme qui veut être électeur, ou que le peuple veut faire éligible, renverse donc un droit inaliénable, inhérent à tout citoyen, qu’il soit riche ou pauvre. De plus cette qualification devient une véritable tyrannie individuelle qui, en raison du grand nombre de prolétaires que renferment tous les pays, finit par peser sur une forte partie de la société.

Une autre raison toute puissante que l’on peut apporter en faveur du suffrage universel, c’est l’intérêt qu’ont tous les hommes à la conservation de ces deux grandes propriétés naturelles, la vie et la liberté. Ici plus d’inégalités ; les distinctions de valeur qui font les riches et les pauvres n’existent plus pour ces dons du Créateur, qui doivent être également répandus sur tous les hommes. Or ils ont le droit d’établir un gouvernement qui aura pour mission de sauvegarder cette propriété ; ils doivent par conséquent participer au moins par leur vote, à l’établissement de ce gouvernement.

Puis sans le suffrage universel, quelle sera la consécration légitime et rationnelle des droits du pouvoir ?…

Sera-ce la goutte d’huile de la Ste. Ampoule, glissant sur le front d’un homme qui le fera souverain et législateur de toute une nation ?

Nous avons le malheur de ne pas comprendre ainsi le puissant droit de souveraineté ; nous prendrons donc la liberté de préférer très-uniment à la huileuse consécration de Rheims,