Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/6

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cluons que tout pouvoir qui remplit ces conditions essentielles du pacte social est légitime et régulier ; que tout pouvoir qui s’en écarte devient par là même arbitraire et illégal.

Ces principes généraux, proclamés par la nature même des conventions qui réunissent les hommes en société, suffisent pleinement pour nous démontrer la légitimité des révolutions démocratiques du jour. Aussi c’est à l’arbitrage de la raison, du droit et de l’immuable vérité que nous soumettons le jugement de la cause des nations vis-à-vis de leurs gouvernements. Dès-lors, qu’elle est la voix sainte, calme et impartiale qui puisse condamner le peuple, ce martyr de dix siècles, alors que soulevant sa poitrine brisée par une longue oppression, il veut enfin respirer à pleins poumons cet air de liberté qui doit sécher les sueurs de son travail, qui doit humecter la sécheresse de sa vie ? Puis, nous le demandons encore à ce même tribunal ?… Quel est le potentat légitime ?… Est-ce la masse entière d’un peuple, demandant pouvoir et liberté au nom de Dieu et du droit naturel ? Ou bien est-ce l’homme isolé, soutenant son privilège de tyrannie, sa patente d’oppression, par droit de lignée et d’hérédité ?

Il est moralement impossible qu’on ne fasse point cette réponse dictée par le sens commun : « C’est l’individu qui a tort ; c’est le million d’hommes qui a droit »…

Allant plus loin, nous maintiendrons que déjà aujourd’hui tout pouvoir monarchique ne