de vieillesse : certaines femmes meurent de vieillir…
— Bonsoir, mesdames.
Quelqu’un vient d’entrer dans notre avant-scène. Je me retourne : Julien Dangel s’incline devant nous, baise ma main tendue avec sa grâce surannée de jeune seigneur ressuscité. Il arrive juste à l’instant où Nadine se lève, afin d’aller se costumer pour le ballet : je parie qu’il a calculé le moment du tête-à-tête. Nous restons seuls.
Sur le plateau deux clowns dépenaillés exécutent leurs pitreries anglo-américaines aux sons d’une gigue écossaise.
Je regarde Julien, le détaillant avec une admiration agressive : oui, il est très joli, d’accord. L’éclat doré des cheveux, l’azur limpide des prunelles brillantes, le nez fin, la longue moustache couleur tabac turc : tout ça se tient, c’est parfait… Néanmoins, je n’admets point que l’on aime si ardemment ce blondin efféminé.
Ah ! çà, mais je suis jalouse, moi !… Julien m’inspire soudain une espèce d’aversion envieuse.
Tandis que, là-bas, les acrobates se lancent