Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/308

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— Vous allez vous exposer au ridicule d’un esclandre… Si vous ne me lâchez pas, j’ameute tout l’établissement… Et votre directeur, serait-il satisfait, monsieur Yves, d’apprendre votre aventure avec une amie intime du banquier Landry Colin ?

Malgré les fumées de Bacchus, le journaliste paraît touché de l’argument. Il médite ; puis déclare gravement :

— Le patron, je m’en fous… Mais que dirait Isabelle ?

— Isabelle !… C’est votre femme ?

— Non : c’est la sienne.

— Madame Bouvr…… !

Je m’interromps, stupéfaite. M. Yves s’est décidé à me laisser libre de mes mouvements ; tandis que je me rajuste de mon mieux, il assure machinalement son monocle d’une main tremblante et murmure — le champagne lui faisant vomir tous ses secrets :

— Oui, mon bijou, tu ne t’en doutais pas : Isabelle Bouvreuil. Eh bien, oui ! Elle est même d’une jalousie… C’est pour cela que je me cachais derrière le grillage, au théâtre… Hein ! C’est une autre conquête que Nadine ?… Tu ne me crois pas… Veux-tu des preuves ?