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la rochefoucauld et la comtesse diane

costume de leur temps et de leur pays. En outre, et cette considération est plus décisive encore, ils sont presque toujours écrits par des personnes étrangères à la profession des lettres ; dès lors, le métier, le convenu, l’artificiel y doivent avoir moins de part ; conçus au sein même de la société, ils en reflètent plus exactement l’image, et nous devons y retrouver le tableau des mœurs, des habitudes, des préoccupations générales au milieu desquelles l’auteur a vécu, observé, écrit.

Il est intéressant, à ce point de vue, de lire, à côté des Maximes de La Rochefoucauld, un des petits volumes parus dans ces dernières années qui, par la finesse de l’observation, la grâce des aperçus, l’élégance et la précision de la forme, méritent le plus d’attirer et de retenir le lecteur délicat : les Maximes de la vie, par la Comtesse Diane. À chaque page de ces deux recueils on reconnaît, soit le grand seigneur du temps de la Fronde, soit la Parisienne d’aujourd’hui. Pour ne pas étendre indéfiment notre étude, nous nous attacherons seulement à rechercher ce que chacun des deux auteurs a dit de la Fortune, du Courage et de l’Amour.


I


La différence entre les deux époques, et par suite entre les deux écrivains, est très marquée