Page:Marcel Schwob - Œuvres complètes. Écrits de jeunesse.djvu/328

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belles traductions de Marcel Schwob. Ceci date de son enfance, entre 1883 et 1886.

28. (page 87)

D’après Mark Twain. Vers 1883-1886. Les corrections sur le manuscrit me paraissent de la main de Léon Cahun, l’oncle de Marcel Schwob.

29. (page 87)

Dans sa machine vaudrait peut-être mieux. C’est un ancien pilote de bateau à vapeur qui parle.

30. (page 97)

Nous avons donné le long fragment d’après Thomas de Quincey, parce qu’il est curieux en soi, et qu’il illustre le goût si particulier de Marcel Schwob pour les traits singuliers des biographies. On lit à la fin du fol. 12 : Traduit par Marcel Schwob. Le manuscrit, n’est pas de sa main. Il s’agit sans doute d’une dictée comme le prouvent certaines négligences.

Cette traduction parut dans la Vogue, le 4 avril 1899, accompagnée d’une courte préface que nous donnons ici :

Est-ce le “puissant, juste, et subtil opium” qui tira souvent Thomas de Quincey vers le plus âcre des plaisirs — la dépréciation de l’idéal ? Est-ce la ténébreuse tentacule de vanité qui nous sert à aspirer avidement en nos héros toutes les bassesses de leur humanité ? Qui sait ? Les œuvres de Thomas de Quincey sont toutes pénétrées de cette passion. Il n’aima personne autant que Coleridge, mais révéla les manies de son poète préféré avec volupté. Il adora Wordsworth ; et en trois pages d’extase il montre le grand homme coupant un beau livre — qui ne lui appartient pas — avec un couteau souillé de beurre. Mais parmi les héros de Thomas de Quincey, sans contredit le premier fut Kant.

Voici donc quel est le sens du récit qui suit. De Quincey considère que jamais l’intelligence humaine ne s’éleva au point qu’elle atteignit en Immanuel Kant. Et pourtant l’intelligence humaine, même à ce point, n’est pas divine. Non seulement elle est mortelle mais, chose affreuse, elle peut décroître, vieillir, se décrépir. Et peut-être de Quincey éprouve-t-il encore plus d’affection pour cette suprême lueur, au moment où elle vacille. Il suit ses palpitations. Il note l’heure où Kant cessa de pouvoir créer des idées générales et ordonna faussement les faits de la nature. Il marque la minute où sa mémoire défaillit. Il inscrit la seconde où sa faculté de reconnaissance s’éteignit. Et parallèlement il peint les tableaux successifs de