Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/817

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machine remuait et approchait même de leurs murs, ils en furent si effrayés, qu’ils envoyèrent demander la paix. »

Magnitudo tam ampla movetur. Oudendorp veut qu’on lise, d’après tous les manuscrits, moveatur.

CHAPITRE XVIII.

Eruptione facta, globus egreditur. Scriverius soutient qu’il faut ponctuer ainsi ce passage : Eruptione facta. Globus egreditur.

Ad majores ballistas, malleolos, vel falaricas… destinant. On lit dans un manuscrit, de majore ballista, qui est une assez bonne leçon. — « Perrault, dans ses notes sur Vitruve, a rendu malleoli par brûlots, en quoi Bongars l’a suivi dans sa traduction de Végèce. « Ces brûlots, dit-il, et ces falariques sont à peu près les mêmes que ceux dont Ammien Marcellin fait la description (l. XXIII, c. 4), c’est-à-dire des instruments enflammés par quelque matière combustible dont on les entourait ; ils étaient ferrés par un bout, et se lançaient avec la main ; on les tirait quelquefois comme des flèches contre les machines ou contre les navires qu’on voulait embraser. — César dit que les Gaulois mirent le feu au camp de Q. Cicéron, en y jetant avec la fronde des boulets de terre enflammés. » — Voy. dans Festus (VI) et dans Tite-Live (XXX) la description du brûlot et de la falarique.

CHAPITRE XIX.

Desuper urbi ventura. On lit dans quelques manuscrits : ubi ventura, et dans d’autres, turris ventura ; leçons qui sont loin de valoir la nôtre.

Subito… turricula ilia producitur. Stewechius don ne la figure de cette petite tour, qui s’élevait apparemment tout d’un coup, par une espèce de cric, au-dessus de la grande.

CHAPITRE XX.

Quo pacto suffodiatur terra, ut machina nocere non possit. Voy. Vitruve (X, 22), qui rapporte autrement le stratagème des Rhodiens. — Voy. aussi Æncas (Poliorcet. c. 32).

CHAPITRE XXI.

De scalis. « Voy. Polybe (IX, 14) sur la proportion qu’il faut donner aux échelles d’escalade. Ailleurs (V, 20) Polybe nous apprend que Philippe de Macédoine ayant ordonné l’escalade de Milet, la manqua, parce que les échelles se trouvèrent trop courtes. On en voit une singulière dans l’Antiquité expliquée. En élevant tout d’un coup un homme plus haut que les murs ou que les tours, et en l’abaissant avec la même promptitude, on le mettait en état d’observer à plusieurs reprises ce qui se passait dans la place, sans courir autant de risque qu’on en courait ordinairement en semblables observations. »

De… sambuca. « On trouve dans Polybe ( I. VIII) la description de la sambuque navale de Marcellus au siége de Syracuse. Vitruve (IV, 19) la met au rang des machines usitées sur mer pour l’approche des vaisseaux. Peut-être en faisait-on usage sur terre du temps de Végèce. »

Exemplo Capanei. « Le sort de Capanée ne prouve pas qu’il ait été l’inventeur de l’escalade ; aussi le chevalier de Folard blâme Végèce de l’avoir avancé. « Disons vrai, ajoute-t-il (Déf. des plac. art. 3) : nous ignorons qui fut le premier qui tenta d’emporter les villes d’emblée, etc. » — Cette sorte d’attaque est si simple et si naturelle à la guerre, qu’elle pourrait bien être aussi ancienne que la guerre même : les anciens la pratiquaient beaucoup (dus souvent que les modernes. »

Ut descendat ad murum. On lit dans quelques éditions ascendat. Mais de la position élevée où le mettait la sambuque l’assiégeant descendait sur le mur.

Tolleno. Voy. Tite-Live (XXXVIII, 5).

Præalte defigitur. Tous les manuscrits consultés par Oudendorp et quelques éditions portent prœalta, qu’il préfère.

Per funes uno attracto depressoque, alio capite elevali. Quelques manuscrits suppriment uno, et Oudendorp, qui approuve cette suppression, lit ainsi ce passage : per funes attracto, depressoque alio capite, elevali.

CHAPITRE XXII.

De ballistis, onagris. « L’usage propre à chacune de ces deux machines varie extrêmement dans les anciens auteurs. Végèce, qui dit ici que la baliste lançait des javelots et la catapulte des pierres, est autorisé par César, Valère Maxime, Cicéron, etc. Vitruve rapporte au contraire que la catapulte et le scorpion lançaient des flèches, et les balistes des pierres : son autorité est imposante là-dessus, puisqu’il était chargé de la construction et du jeu des machines de guerre de J. César. — Suivant Polybe (V, 20), Philippe de Macédoine, voulant assiéger Thèbes, fit provision de cent cinquante catapultes et de vingt-cinq machines à lancer des pierres. Il parle ailleurs de trois batteries de balistes, dont l’une jetait des pierres du poid sd’un talent (60 livres), et les deux autres du poids do trente mines (240 livres). — Ammien Marcellin, homme de guerre savant, contemporain de Végèce, et qui, selon le chevalier de Folard, a donné la description la moins obscure de la catapulte, la confond cependant avec la baliste. On juge bien que les modernes ont été encore plus embarrassés que les anciens à distinguer nettement ces deux machines l’une de l’autre. — « La catapulte, dit Perrault (Notes sur Vitruve), n’a été entendue de personne ; les descriptions qu’en ont données les anciens, kes deux figures qu’on en trouve dans la Notice des empires, celle que Guillaume Duchou dit avoir tirée d’un ancien marbre, celle qui se voit dans l’arsenal de Bruxelles, ni celles de la colonne Trajane, n’ont aucun rapport avec celle de Vitruve. » Juste-Lipse et Montfaucon avouent aussi que les usages de la baliste et de la catapulte sont confondus dans les historiens et dans les machinistes anciens ; ils le sont de façon à n’y pouvoir distinguer laquelle de ces deux machines jetait des pierres, laquelle des javelots. Cependant le chevalier de Folard (Att. des plac., art. 21), plus décisif, prétend que les auteurs de la première antiquité ne confondent pas, comme ceux de la moyenne, ces deux machines. » Ce qui a pu tromper ces derniers, dit-il, c’est que la baliste ne lançait que des dards, et que la catapulte lançait des dards, des pierres, et souvent des unes et des autres en même temps, etc. » — Quoiqu’on ne puisse déterminer bien précisément les dimensions de ces machines, on peut présumer que la catapulte était assez communément de trois coudées de long, puisque Hiéron et Gélon donnèrent aux Rhodiens, suivant Polybe (V, 18), cinquante catapultes de cette longueur. À l’égard de l’effet de ces machines, le chevalier de Folard dit que la petite catapulte de dix pouces de long sur treize de large chasse une balle de plomb d’une livre à deux cent trente-trois toises. Il prétend qu’on pouvait diriger cette machine horizontalement comme nos canons, ou avec inclinaison d’angle, comme nos mortiers. Sur quoi il ajoute qu’elle portail plus ou moins loin, suivant le degré d’élévation et de bandage qu’on lui donnait. »

Ballista funibus nervinis tenditur. Parmi les manuscrits, les uns portent funibus, nervis chordisque ; les autres funibus, nervis. Mais nous pensons que notre leçon, qui est aussi celle de plusieurs manuscrits, est la meilleure. Voy plus haut le ch. 9.