Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/12

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longue période de quatorze mois, aucun journal ne fut plus répandu et ne rendit de plus grands services à la cause révolutionnaire.

Il employa son remarquable talent à défendre les droits de l’humanité et de la justice, à expliquer à la foule les principes fondamentaux sur lesquels repose une société libre. Peu soucieux de popularité (à la façon dont il se dérobait sous le voile de l’anonyme on eût même dit qu’il la redoutait), il n’eut jamais peur de blesser ses amis en relevant les écarts de leur polémique. La France rentrait à peine en possession d’elle-même ; le parti royaliste ne s’avouait pas vaincu, et l’Ami du roi, de l’abbé Royou, les Actes des Apôtres, de Peltier et Rivarol, attaquaient les hommes et les principes de la France nouvelle avec une violence, un cynisme qu’égalèrent rarement Hébert et Marat. Le parti patriote devait laisser à ses ennemis le monopole des injures, et ne pas tout remettre en question en compromettant les intérêts du pays par les exagérations de ses journaux ou de ses pamphlets. La cour n’avait pas encore été mise dans l’impossibilité de

    Loustallot dans les Révolutions de Paris. Citons seulement une phrase du journal ultra-royaliste, les Actes des Apôtres :

    « Il est constant que M. Prudhomme ne fait qu’imprimer les conceptions de M. Loustallot, qui lui a vendu, moyennant mille écus par mois, tout son savoir-faire, tant que durera la Révolution. »

    (No 112, page 9, note.)