Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/14

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seraient réhabilités, sans l’épais tissu dont les prêtres de tous les dieux ont voilé la raison, sans la stupeur dont ils l’ont frappée… S’il s’est trouvé des téméraires qui les aient blessés en raisonnant, ils ont crié à l’impiété, au sacrilège ; et l’on sait combien terrible a été ce cri de guerre. Mais l’Europe est enfin persuadée que l’homme n’est point naturellement impie, qu’il ne l’est point surtout parce qu’il condamne le despotisme sacré. »

Voici la conclusion de Loustallot :

« En se rapportant à l’époque de la convocation des États généraux, on est étonné de voir combien la France diffère de ce qu’elle était, combien le Français libre diffère déjà du Français esclave, auquel il ne restait plus de consolation que dans sa frivolité. L’imagination elle-même est étonnée de l’espace que nous avons franchi en peu de mois. Il y a sans doute des vices dans quelques opérations de l’Assemblée nationale, parce que les hommes ne produisent rien de parfait ; mais le temps et l’expérience, ces grands instituteurs de l’homme, répareront les défauts ou les vices qui auront échappé. Le peuple a sévi sur quelques têtes soupçonnées ou coupables. Nous ne prétendons point autoriser la sanguinaire vengeance ; nous espérons au contraire que désormais la loi seule prononcera