Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/146

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« Le peuple commence à savoir que c’est lui qui paye tout, et toujours. Il deviendra donc de plus en plus moins curieux de ce qu’on appelait réjouissances publiques ; réjouissances ordonnées, et qui n’ont ordinairement pour principe qu’une lâche adulation. »

« Il semble qu’il serait juste, avant de dépenser l’argent d’une commune en réjouissances publiques, de savoir si elle veut se réjouir ; et, pour cet effet, il faudrait consulter la volonté générale. Les administrateurs, qui ont toujours quelque chose à gagner à ce qu’il se fasse de la dépense, en ordonneront souvent, s’ils peuvent les ordonner impunément. »

Le samedi 13 février 1790, l’Assemblée, malgré l’opposition désespérée des aristocrates et des membres du clergé, vota la supprçssion des ordres religieux. C’était un grand triomphe pour les idées philosophiques.

« Si la suppression des ordres religieux n’est pas une bonne opération en finances, elle est au moins excellente en politique. Les moines formaient un État dans l’État ; ils n’avaient ni ne pouvaient avoir de patrie ; ils pouvaient facilement former ou servir une conspiration contre l’État : il fallait donc les supprimer. »

Et Loustallot ajoute, s’ adressant à ces religieux