Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/209

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Le jeune publiciste finit en donnant une sérieuse leçon au public français, au peuple léger et frivole qui sait mourir pour la liberté et ne sait pas vivre pour elle.

« Cette pièce n’a pas laissé néanmoins un aiguillon puissant dans L’âme des spectateurs ; la dernière scène affadit tout. On ne peut soutenir Ni l’oraison ampoulée du lâche Antoine, ni l’inconstante légèreté des Romains, qui tantôt applaudissent les libérateurs de Rome, et tantôt jurent de les exterminer. Tel est pourtant le caractère du peuple, dans tous les temps et dans tous les lieux, lorsqu’il agit sans réflexion, et qu’il se laisse entraîner plutôt par ce qu’on lui dit que par ce qu’il observe. Citoyens français ! vous êtes de tous les peuples celui qui a le plus besoin de se corriger de l’inconséquence et de la légèreté ; inculquez-vous bien les grandes vérités que contiennent ces beaux vers de la Mort de César, si vous voulez être libres. »

No XLV. (Du 15 au 22 mai.) — L’Assemblée nationale a été saisie d’un projet de loi sur le « Droit de faire la guerre ou la paix. » Elle consacre à cette discussion importante toute la semaine du 14 au 22 mai 1790. Les débats sont fort animés, la lutte est vive entre ceux qui veulent, comme la raison et la politique l’ordonnent, attribuer ce droit à la nation souveraine et à