Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/210

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l’Assemblée, et ceux qui veulent en faire une prérogative du pouvoir exécutif. Tous les patriotes, malgré les raisonnements et les discours de Mirabeau, réclamèrent pour la réprésentation nationale le droit de faire la paix et de déclarer la guerre[1]. Loustallot employa tout son talent et toute son influence à défendre le droit indiscutable de la nation.

« Quand le peuple hébreu, fatigué de la liberté et du bonheur, résolut d’adopter le gouvernement monarchique, quelques personnes sensées ne voulurent point reconnaitre Saül pour roi, quoiqu’il eût été appelé au trône par la majorité des suffrages. Les Hébreux ne témoignèrent pour lors aucun courroux contre ces opposants ; mais quelque temps après, Saül remporta une grande victoire sur les Ammonites, et le peuple s’écria : Quels sont ceux qui ont dit : Saül régnera-t-il sur nous ? Qu’ils nous soient livrés, afin que nous les mettions à mort. Voilà l’avantage que la victoire donne ordinairement à un prince. Il peut disposer de la vie des citoyens qui oseraient lui résister. Il peut dès lors changer la Constitution, et même anéantir la liberté publique… »

  1. Voir pour cette importante question le remarquable livre d’un proscrit du 2 décembre, M. Marc Dufraisse, intitulé : Histoire du droit de guerre et de paix, de 1789 à 1815. — (Paris, 1868, Armand Lechevalier, éditeur.)