Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

notre régénération. On voit changer les mots et les usages, mais les idées et les abus ne changent point. En liberté comme en finance, il suffit d’une fausse donnée pour déranger les combinaisons les plus sages ; et, presque à chaque moment, un décret inattendu, irréfléchi vient tromper les douces attentes des sérieux amis de la révolution. »

« Si le peuple français reçoit de l’Assemblée nationale elle-même l’exemple de la légèreté dans ses déterminations ; si elle lui apprend à s’attacher plutôt à ce qui est brillant qu’à ce qui est juste, à être généreux plutôt qu’équitable, à délibérer par élans et non avec sang-froid, à être libre par saccades, pour ainsi dire, et non par réflexion et par bon sens, il n’est pas possible que l’esprit public prenne le caractère de tenue, de modération et de prudence, sans lequel les peuples libres en apparence sont toujours esclaves, ou de leurs propres passions ou d’un gouvernement adroit et obscurément tyrannique… »

« Tant que nos rois ont regardé la France comme leur patrimoine, et les impôts comme leur revenu, ils ne faisaient qu’une masse des recettes et des dépenses ; ainsi l’argent du peuple, destiné à l’entretien de la force publique, servait à assouvir les vices de ces individus couronnés ; et si, pour en imposer au peuple, ils avaient eu l’air de former