Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/25

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Quelques voix parmi les assistants demandèrent une amnistie générale. Necker promit la grâce de tous les coupables arrêtés dans les derniers événements : mais le peuple, une fois la première ivresse passée, comprit qu’on amnistiait surtout ses ennemis. Et Loustallot, s’adressant au ministre, lui dit :

« Ô Necker ! ministre intègre, ne quittez plus notre roi, partagez avec lui l’amour d’une nation qui, dans des jours malheureux, ne sait être que juste et non barbare. Si elle refuse le pardon que vous avez demandé avec tant d’instance, c’est que la clémence n’est pas encore la vertu du moment. »

No IV. (Du 2 au 8 août.) — Quelques scènes de violence se produisent à Paris, et des soldats citoyens de districts différents sont sur le point d’en venir aux mains. Loustallot adresse à ses concitoyens ces sages et patriotiques conseils :

« Il importe essentiellement au bon ordre et à la paix que les citoyens armés n’aient qu’un même esprit, et qu’ils soient classés par une dénomination qui ne rompe point l’égalité, base éternelle de l’harmonie et de la bonne intelligence entre les hommes. Mais, dès qu’ils sont assemblés par corporations, l’égalité ne subsiste plus ; l’esprit de corps, la morgue et la jalousie de profession, sèment la division et aliènent les