Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/26

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cœurs. Le maçon et le boulanger sont humiliés en se voyant précédés par le joaillier couvert d’or et par l’homme de robe qui dédaigne de les regarder. L’assemblée par districts confond tous les rangs ; l’homme de lettres est à côté du forgeron, le perruquier du magistrat. L’âme du citoyen obscur s’agrandit en marchant entre deux citoyens distingués, dont il ne peut gagner l’estime qu’en se montrant leur égal par son amour pour la patrie ; l’homme que sa naissance ou la fortune élèvent au-dessus des autres, se dépouille d’une sotte vanité, en voyant que le dernier des citoyens ne lui cède ni en courage ni en vertu : c’est une armée de frères, et cette armée est invincible. »

Après avoir rappelé ces grands principes d’égalité, le courageux publiciste vient revendiquer une liberté qui lui est chère entre toutes, la liberté d’écrire. On a rarement mieux exposé, en moins de mots, les droits de quiconque tient une plume.

« Au moment, dit-il, où la liberté de la presse a conquis la liberté publique et personnelle (individuelle), où elle a rendu aux âmes avilies par le despotisme toute l’énergie nécessaire pour la conserver, au moment où tous les soupçons assiégent tous les esprits, le comité provisoire de police rend sur la librairie une ordonnance plus