Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/258

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quaient Le Noir et Breteuil, qui puisse être comparé à ce décret ? et pensez-vous que ceux qui l’ont provoqué ou fait passer soient dévoués au peuple ou vendus au ministère ? »

Cette accusation contre le parti ministériel est écrasante. En voici une autre non moins formelle contre le général commandant en chef la garde nationale. La Fayette, par un ordre du jour du 31 juillet, a requis tous les gardes nationaux d’arrêter les colporteurs de journaux révolutionnaires, de dresser la liste des imprimés saisis, et de prendre le signalement des vendeurs. Loustallot est sévère pour La Fayette, maintenant que le général s’engage dans la voie de la réaction. Le passage que nous allons reproduire, écrit avec la gravité d’un publiciste qui se constitue juge des consciences, parce qu’il se sent lui même au-dessus de tout reproche, est accablant dans sa modération.

« Nous allons porter au tribunal de l’opinion publique une accusation grave contre le commandant de la garde nationale parisienne. S’il est innocent, nos raisonnements iront se briser contre le piédestal de sa statue ; s’il est coupable, ils le renverseront ; car l’homme coupable du délit dont nous l’accusons, ne paraîtra, ni à son siècle ni à la postérité, un héros, un ami de la liberté, le défenseur d’un peuple libre. »