Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/259

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« J’entends d’avance les adorateurs de M. La Fayette se répandre en injures et en menaces. Il en est, et nous pourrions le prouver, qui ne se promettent pas moins que de lui porter notre tête en hommage. Mais il s’agit ici du salut public, du maintien de la liberté publique et individuelle ; nulle considération ne doit ni ne peut nous retenir. »

« Nous prions seulement ceux qui souffrent si impatiemment que nous attaquions leur idole, dé considérer que nous n’avons nul intérêt personnel à improuver la conduite du général… »

« Nous prions également les citoyens qui n’adorent pas M. La Fayette, mais qui croient qu’il serait utile à la Révolution de laisser, dans toute son intégrité, la confiance qu’on lui a accordée, nous les prions de considérer que si cette confiance même doit causer une dépravation dans l’esprit public, et ruiner la liberté, nous serions coupables de ne pas mettre nos concitoyens à portée de juger par eux-mêmes s’ils doivent persister dans leur confiance, s’ils doivent la retirer ou simplement la modifier. »

Loustallot cite ensuite l’ordre du jour de La Fayette dont nous avons parlé plus haut, et il ajoute avec indignation :

« Voilà donc la garde nationale, même en dehors du service, séparée du corps du peuple en