Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/261

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peut-être ce dont les bons citoyens peuvent se réjouir, car la persécution fait des martyrs, et les martyrs des prosélytes ; mais c’est ce dont ses adorateurs doivent vraiment s’affliger. Où en estil donc si l’opinion de la garde nationale lui tient lieu de l’opinion publique ; et si, pour la gagner, il lui sacrifie, la liberté de tout le reste des citoyens ? »

« Pourquoi avons-nous fait une révolution ? Parce que nous gémissions sous le despotisme militaire. Or, si on laisse aller M. La Fayette à son but, si la garde nationale se laisse séduire par la dangereuse amorce du pouvoir qu’il lui abandonne, nous serons sous le despotisme militaire. Il importe peu en effet que les militaires qui attentent à nos libertés soient soldés ou Volontaires, il suffit que, par la seule autorité de la baïonnette, ils violent la Déclaration des droits et la Constitution, tout en disant que c’est pour les maintenir… »

« Général, nous avons cru jusqu’à présent que vous n’étiez que faible, et que les cajoleries de la cour vous avaient seulement entraîné hors de vos propres principes ; mais cet ordre dit tout, démasque tout, et nous force à dire tout. »

« Lorsque vous fûtes nommé commandant, on vous vit jusqu’au 5 octobre vrai citoyen, affable