Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/260

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vertu de l’habit bleu. Voilà chacun des gardes nationaux, même n’étant pas de service, investi de la dictature absolue, et autorisé par le général à faire ce qu’il jugera convenable contre tout citoyen qui lui paraîtra coupable de quelquesunes des manœuvres que le général a dénoncées. »

« Jamais les gardes prétoriennes ne reçurent des tyrans de Rome, sous des empereurs faibles ou cruels, un pouvoir aussi arbitraire, aussi absolu, aussi effrayart. Quoi ! chaque garde national, même celui qui ne sait pas lire, a reçu le droit d’inspecter, de censurer les écrits qui se publient dans la capitale, de juger s’ils sont ou ne sont pas incendiaires, et d’être lui-même l’exécuteur de son jugement, en saisissant les écrits, ou en arrêtant celui qui les vend !… »

« Dès l’instant que la garde nationale est devenue une armée à part des citoyens, il ne faut plus, pour que son chef règne dans l’État, que deux choses : que le corps législatif et le chef du pouvoir exécutif soient dans sa dépendance, et qu’il soit sûr d’une obéissance aveugle, d’un amour ardent, d’un dévouement absolu de la part de ses soldats… »

« Que le général se venge des censures qu’il éprouve, en mettant ainsi les citoyens qui parlent ou écrivent contre lui à la merci des sabres, c’est