Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/38

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de notre confiance. Ce sont nos approvisionneurs patriotes qui, voulant faire consommer les farines de qualité inférieure dont ils ont été forcés de se pourvoir, ont empêché l’approche des bonnes farines, et qui, par une erreur de calcul sur le temps que durerait cette consommation, se sont exposés à se trouver au dépourvu. »

Mais après avoir reproduit ces vaines clameurs de la foule, le jeune philanthrope fait entendre au peuple le langage du bon sens et la voix de la raison :

« Citoyens, dit-il, nos malheurs ne peuvent-ils donc exister que par des crimes sans cesse renaissants ? n’imputerons-nous rien au hasard ou à l’enchaînement d’une multitude de petites causes difficiles ou impossibles à prévoir ? ne reconnaîtrons-nous jamais nos propres torts ?

« Au commencement de la Révolution, quelle était la masse de nos provisions ? Le lendemain de la prise de la Bastille, il n’y avait pas pour trois jours de subsistance dans la capitale ; on crée un comité qui, sans s’effrayer de l’étendue et du danger de l’opération, se charge de suppléer par ses seules lumières à toutes les compagnies d’approvisionneurs, à tous les moyens adroits ou violents de la police et de l’intendance. »