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de faire prévaloir auprès du souverain mongol. Trois pauvres moines partirent chargés de démontrer au prince asiatique tous les avantages moraux et matériels qui pourraient résulter pour lui et pour ses peuples d’embrasser la foi chrétienne, ou tout au moins d’accueillir et protéger les hommes qui viendraient la prêcher dans son empire.

Comment ces moines furent reçus par le petit-fils de Djengis-Khan et quel fut le résultat de leur mission, on le verra dans la relation même du voyage que l’un d’eux, Guillaume de Rubruquis, d’origine flamande, rédigea en latin, sous forme de lettre au saint roi.

Or ce voyage eut lieu dans les années 1252-1254. Alors sur le vaste domaine de Djengis régnait Mangou-Khan, qui, en vrai Tartare, avait gardé les goûts et les mœurs de son aïeul. Les envoyés de saint Louis durent l’aller chercher dans ses campements des montagnes et le visiter sous la tente du nomade.

Six ou sept ans plus tard, à Mangou-Khan succédait son frère Koubilaï, qui, s’étant définitivement rendu maître des dernières provinces du grand empire civilisé, s’y établit en s’assimilant, avec une véritable supériorité d’instinct, toutes les traditions de grandeur et