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de magnificence de la dynastie détrônée. C’est à la cour de Koubilaï et sur divers points de ses opulents domaines que vécut pendant plus de vingt ans Marco Polo.

Ainsi s’explique le contraste des deux récits, le premier d’ailleurs ne le cédant en rien au second pour l’évidente véracité, et pour le pittoresque, pour l’intérêt des tableaux.

Bien que le récit sincère du moine fût de nature à parler moins vivement à l’imagination des lecteurs d’Occident, nul doute que s’il eût été connu peu après sa rédaction, comme le fut celui du Vénitien, il n’eût valu à l’auteur l’honneur des reproductions, des traductions, qui donnèrent une notoriété universelle au livre de Marco Polo.

Mais la précieuse épître, que peut-être même le royal destinataire ne reçut jamais, devait rester dans l’ombre jusque vers la fin du seizième siècle, où un compilateur anglais (Hakluit) la découvrit et l’inséra dans un recueil de navigations et découvertes. Quelque cinquante ans plus tard, Pierre Bergeron, géographe français, écrivain assez habile, en publia la traduction que nous reproduisons.


Comme nous l’avons remarqué plus haut,