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d’éléphants. Ces insulaires sont forts et hardis ; et comme ils n’ont point de chevaux, ils se servent à la guerre de chameaux et d’éléphants, bâtissant sur ces derniers des châteaux de bois, qui peuvent contenir jusqu’à quinze et vingt hommes tout armés. Leurs armes consistent en des lances, des poignards et des pierres. Ces sortes de châteaux portatifs sont couverts de cuir. Quand ils vont à la guerre, ils donnent aux éléphants un breuvage qui les rend plus hardis. Cette île abonde en lions, léopards et autres bêtes sauvages, que l’on ne voit point dans les autres pays. Ils ont encore une espèce d’animal qu’ils appellent « gaffa » (girafe), qui a le col long de trois pas ; il a les jambes de devant bien plus longues que celles de derrière ; il a la tête petite, et il est de plusieurs couleurs et marqueté par le corps ; cet animal est doux et ne fait de mal à personne.

XLII
De la multitude des îles qui sont dans l’Inde.


Outre les îles ci-dessus mentionnées, il y en a plusieurs autres dans l’Inde, qui sont sujettes et dépendantes des premières et des principales. Le nombre de ces îles est si grand que l’on ne saurait le dire au juste. Si nous croyons les pilotes et ceux qui ont navigué longtemps dans ces mers-là, ces îles sont au nombre de douze mille et sept cents.

XLIII
De la province d’Abasia.


Nous avons fait jusqu’à présent la description des pays différents de l’Inde Majeure et Mineure. La Grande Inde commence depuis la province de Maabar et finit au royaume de Rescomaran ; l’Inde Mineure commence depuis le royaume de Ciamba et finit au