Page:Marguerite de Navarre - Deux farces inédites, éd. Lacour, 1856.djvu/24

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Vostre chambre chez votre père.

CATHERINE.

   Ouy dea.

CLÉMENT.

            Si on délibère
   De fere quelquefois bancquet,
   Tandis qu'ils tiendront leur cacquet,
   Tenez vous en vostre chambrette,
   Et en dévotion secrette
   Avec Dieu là devisez,
   Psalmodiez, priez, lisez,
   Louez sa bonté éternelle
   Ainsi la maison paternelle
   Ne vous fera brin de soilleure;
   Mais bien vous la rendrez meilleure
   Et plus nette, ma bonne seur.

CATHERINE.

   Si est-il toutes foys plus seur
   Parmy les vierges se trouver.

CLÉMENT.

   Je ne veulx certes reprouver
   Compaignye chaste et honneste;
   Mais gardez bien qu'en vostre teste
   Vous n'aiez une impression
   De faulce imagination.
   Quant ung temps y aurez esté.
   Et de près tout veu et guetté,
   Peult estre que toutes les choses
   Entre les murailles encloses,
   Et lesquelles vos yeulx y virent,
   Ne vous riront, comme elles firent.
   Toutes celles qui voilles ont,
   Et m'en croiez, vierges ne sont.

CATHERINE.

   Voilà bons motz.

CLÉMENT.

                    Bons et notables
   Sont les mots qui sont véritables...
   Si non qu'à maintes du chappitre
   Soit permis de prendre le tiltre
   De Marie. . . . . . . . . . . . . . .
   . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
   . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CATHERINE.

   Vous parleriez bien autrem