Page:Marguerite de Navarre - Deux farces inédites, éd. Lacour, 1856.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

x que vous!

   Mais ils sont, j'entends bien le cas,
   Vers vos parens vos advocatz,
   Pour vous fere estre leur novice.

CATHERINE.

   Frère Jehan m'y faict du service
   Et est mon grand solliciteur,
   Je le sçay bien.

CLÉMENT.

                    Quel serviteur!
   Or, prenons qu'ilz soient maintenant
   Doctes, et vous à l'advenant;
   Pour cest affaire, dès demain,
   En moins que de tourner la main,
   Sots et mauvais se trouveront;
   Et tels que baillez vous seront,
   Vous les fault recevoir et prendre,
   Pour tout jamais!

CATHERINE.

                     Il fault entendre
   Que souvent on faict des bancquetz
   Chez nous, où l'on tient des caquetz
   Qui m'offencent et scandalisent;
   Car toujours des propos que disent
   Des mariés par vanité
   Ne sentent pas virginité:
   Et parfoys, dont faschée suis,
   Le baiser reffuser ne puis
   Honnestement[8].

CLÉMENT.

                    Qui fuyr veult
   Tout ce qui offenser le peult
   Quant et quant, se face inhumer.
   L'oreille doit s'acoustumer
   À oyr toutes choses dire:
   Prendre le bon, laisser le pire
   Pour le meilleur. Et, d'autre part,
   Je croy que vous avez à part