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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. tarda pas à reprendre ses droits. « Elle en fist, « dit Brantôme, des lamentations si grandes, des « regrets si cuisans, qu’oncques puis ne s’en re «  mist, et ne fist jamais plus son profit. Elle passa les quarante premiers jours de son deuil dans ce monastère. Durant ce temps, elle composa plusieurs pièces sur la mort de son frère. Ce furent ses adieux à la poésie et aux lettres qu’elle avait tant aimées ; c’était le dernier soupir exhalé d’un cour prêt à se fermer aux choses d’ici-bas. Les citations suivantes feront connaître les sentiments de douleur et de piété dont Marguerite était pénétrée.

Cuanson FAICTE PAR LA ROYNE DE NAVARRE, UNG MOIS APRES LA MORT DU Roy.

Sur le chant : Jouissance vous donneray’. Las ! tant malheureuse je suis, Que mon malheur dire ne puis, Sinon qu’il est sans espérance…. Tant de larmes jettent mes yeux Qu’ils ne voyent terre ni cieux, Telle est de leur pleur abondance ; Dans les Marguerites de la Marguerite des princesses. L’original est dans le vol. 8561, fol. 35, Béthune.