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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULEME. Lorsqu’on en vint à régler les intérêts de famille, il

se trouva que, en l’année 1522, le duc et la duchesse d’Alençon avaient secouru le Roi dans un besoin d’argent. Le prêt consistait en une quantité de vaisselle plate, estimée quatre mille cinq cent quatre-vingt-quinze livres tournois, qui n’avaient jamais été remboursées ni réclamées. La reine de Navarre abandonna sa créance au profit des sœurs de son premier mari, la duchesse de Vendôme et la marquise de Montferrat". Marguerite cependant n’était pas riche : loin de là. Elle, naguères si puissante à la cour, il lui failut employer les instances et même les protections (il dut lui en coûter de recourir à celle de Montmorency) pour obtenir de son neveu, devenu roi, le maintien de sa pension de vingtquatre mille livres, et cela, dans le temps où, comme je l’ai dit plus haut, Montmorency touchait quatre-vingt-dix mille livres de traitement annuel. La reine de Navarre écrit à Isernay, son ancien homme d’affaires et celui de Jeanne d’Albret, et le prie d’agir pour sa pension : « Vous savez qu’il me seroit impossible sans cela « d’entretenir ma maison, et n’ay de bien que ce qu’il m’en fault pour passer nion année, et peut(( Ce

désistement se trouve à la date du 22 décembre 1518, dans Fontanicu, qui n’indique pas où est l’original.