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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÈME. pre. Ce recueil, calqué sur la forme de celui de Boccace, devait comprendre cent nouvelles réparties en dix journées : aussi lit-on dans quelques manuscrits le Décaméron de la reine de Navarre. Mais tous s’arrêtent après la soixante-douzième nouvelle, qui est la seconde de la huitième journée. Les éditeurs d’Amsterdam ? disent que

le reste a malheureusement été perdu ; ils le présument. Usant à mon tour du droit de conjecturer, je pense que le reste n’a jamais existé. L’accord d’une quinzaine de manuscrits se terminant tous au même endroit et par les mêmes mots, est déjà suffisant pour autoriser cette opinion ; mais voici ce qui me paraît la confirmer. La soixante-sixième nouvelle contient le récit d’une aventure arrivée dans les premiers temps du mariage de Jeanne d’agrément et de vivacité, comme à son ordinaire. Ce n’en est pas moins une erreur, et plus M. Nodier est fait pour obtenir du crédit en ces matières, plus il importe de signaler les jeux de son imagination. Au

reste, ni l’érudition, ni la bonne foi de M. Nodier ne peuvent être un seul instant mises en doute ; tout ce qu’il dit de Bonaventure Desperriers, il le croit ; mais M. Nodier ressemble au père Tournemine, pour le portrait de qui les jésuites avaient composé ce distique :

C’est notre Père Tournemine, Qui croit tout ce qu’il imagine. Chez Georges Gallet, 1708, 2 vol. in-8°.