Ce titre d’Heptameron dont se sert toujours M. Nodier, n’est pas celui du livre, et est impro7 OC
riers est loué dans cette pièce aussi bien que Marot. Au reste quel qu’en soit l’auteur, cette épître est digne en tout du valet Fripelipes au nom de qui elle est écrite, et pour y voir un petit chefd’œuvre il fallait quc M. Nodier fût terriblement préoccupé de l’idée que B. Desperriers en était l’auteur. Or, où a-t-il puisé cette croyance ? Dans l’abbé Goujet : « C’est Desperriers qui est l’auteur de la pièce de vers intitulée : pour Marot absent contre Sagon. » (Biblioth. française, XII, p. 88.) En cet endroit l’abbé Goujet ne se souvenait plus ou ne s’embarrassait pas de ce qu’il avait écrit un peu plus haut : « Marot, ayant reçu un exemplaire de ces satires, ſ répondit « sur le même ton, mais avec plus de finesse, d’agrément et de légèreté, sous le nom de Fripelipes, son secrétaire et son valet. » (Tom. XI, P. 88.)
La part donnée à Desperriers dans les auvres de Marguerite est encore une contradiction de l’abbé Goujet. A l’article de Marguerite (T. XI, p. 408), il signale la différence de ton entre les poésies de la reine de Navarre et ses nouvelles, qu’il paraît du reste n’avoir jamais lues ; mais il ne doute pas que les unes et les autres ne soient de la même main. Au contraire, à l’article de Desperriers (t. XII, p. 90) on lit : Desperriers a beaucoup contribué à la Marguerite des Marguerites* et à l’Eptameron (sic) de la reine de Navarre. » M. Nodier a senti qu’il serait trop inconséquent d’attribuer à Desperriers, l’athée, des poésies mystiques. Il a laissé tomber la moitié de l’assertion étourdie de l’abbé Goujet, et s’est emparé du reste, qu’il s’est efforcé de fortifier. M. Nodier avait besoin ce jourlà de soutenir un paradoxe ; il l’a soutenu avec beaucoup d’esprit, L’abbé Goujet, dans un livre de bibliographie, aurait dû citer plus exaciement le titre, qui est les Marguerites de la Marguerite des princesses.
