Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/136

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NOTICE

poésie et la versification. Marot lui-même, toutes les fois qu’il n’est pas spirituel, n’est qu’un versificateur. Le style en vers de la reine de Navarre est en général froid, gêné par les inversions et dénué du naturel qui brille dans sa prose. Il ne faut guère y chercher d’autre mérite que celui de la rime. Cependant, en général, les idées y sont arrangées avec un certain soin ; ainsi, dans l’éloge de Francois Jer, on peut remarquer avec quel art Marguerite a rassemblé les traits saillants de la vie et du caractère de son frère : sa bravoure chevaleresque, son amour pour la science, son esprit brillant, sa bonté. Et comme elle n’a pas oublié la gloire de ce règne, elle n’omet pas non plus la défaite de Pavie, ni la prison de Madrid ; elle en prend sujet de louer la piété et la résignation du roi de France.

Mais elle se dit honteuse de lui exposer sa mauvaise écriture (qui en effet est détestable). Elle détourne les trois dames de leur résolution, et défère l’arbitrage du procès à sa cousine, la duchesse Rénée de Ferrare. Elles y consentent : on

attend encore la décision de la duchesse. On demandera pent-être pourquoi ce conte ou ce poëme est intitulé la Coche ?  ? l’occasion en est · Le mot coche, qui nous a laissé cocher, était d’abord féminin, comme chez les Espagnols, d’où nous l’avons tiré.