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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. Briçonnet avait porté d’abord le nom de comte de Montbrun ; puis, quand il avait eu assez de la vie du siècle, il s’était fait prêtre, à l’exemple de son père. Il obtint la confiance de Louis XII et celle de François Jer ; fut deux fois ambassadeur extraordinaire à Rome ; prononça devant le sacré collége l’apologie de Louis XII, dans laquelle il osait attaquer l’empereur Maximilien. Il représenta la France aux conciles de Pise et de Latran. Pourvu de l’abbaye de Saint-Germaindes — Prés, il réforma les abus qui s’y étaient glissés et fit des augmentations considérables à la bibliothèque, car il aimait, cultivait et protégeait les lettres. On a de lui quelques ouvrages de théologie ; Vatable lui dedia la traduction de la Physique d’Aristote, et Lefebvre celle de la Politique. Lorsque la réforme éclata en France, Guillaume Briçonnet, alors évêque de Meaux, attira dans son diocèse les hommes les plus célèbres de ce parti : Farel, Vatable, Gérard Roussel, Lefebvre d’Étaples, Calvin lui-même. Il voulait les contenir, les réconcilier à l’Église. Il n’en put venir à bout, et on l’accusa d’hérésie. Il se justifia, renvoya les schismatiques, et condamna Luther dans un synode tenu tout exprès, en 1523. Ce fut précisément cette même année qu’il entra en commerce de lettres avec madame d’Alençon ; ils s’é-