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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. 113

ODE DE DOLET A LA REINE DE NAVARRE’. « Minerve craignail pour ses enfants ; elle était inquiète de la peur que le stupide vulgaire et les hommes étrangers aux arts libéraux ne traitassent rudement, ne fissent pâtir les esprits élégants, polis et ennoblis par la littérature, que de l’antre des Muses elle enverrait en France. « Elle t’offrit aux gens de lettres, toi, dont la protection et l’autorité les couvrirait d’un bouclier salutaire contre la violence d’une aveugle populace et les menaces d’ennemis furieux.

« Faut-il donc s’étonner si ayant, à la prière de Pallas, AD MARGARITAM VALESIAM, REGINAM NAVARRÆ. Proli suæ Pallas timens, et anxie Affecta, ne artium rudes Vulgusque iners tractaret illos aspere, Injuriaque læderet

Quos ingenio elegantiori nobiles Et perpolitos litteris Hic mitteret doctarum ab antris Virginum, Te litteratis obtulit, Cujus potenti auctoritate et gratia Tegantur atque commode Et vim imperitæ plebis et diras minas Vitent furentium hostium. Nil ergo mirum si receptos in tuam Fidem rogatu Palladis Doctos colas, ames, tucaris, et libens Quibus potes rebus juves. Ira jam iniqui frendleant, ira crepent Laudi id tibi atque gloriæ