Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
154
LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES icy, laquelle j’ay pensé ne estre besoing vous envoyer, pour ce que estes au chemin pour aller donner ordre aux maux exécrables dont il vous escripvoit, que font les adventuriers’. Je lui ai fait responce qu’il chasse si bien ceulx qui sont au païs là où il est, qu’il les vous envoye au païs d’Anjou et du Mayne, pour les chastier en la manière que desjà avez bien commencé, ainsy que Madame a eu nouvelles, dont elle vous sçait merveilleusement bon gré ; vous priant de ma part, mon cousin, que en faictes telle et si bonne exécution qu’il en soit mémoire pour l’advenir. En quoy faisant, ferez ung œuvre fort plaisant et agréable à Nostre Seigneur, auquel je prie, mon cousin, vous avoir en sa saincte garde ; à Saint-Germain-en-Laye, le dernier jour de mars.

Vostre bonne cousine, MARGUERITE. P. S. Madame m’a dist que je vous asseure qu’elle est guérye, et que demain ira au sermon où M. de Troyes º commence la Passion. Croyés que le Roy et elle sont si contens de vous, que je ne vous veux escripre les prepous qu’ils en ont tenus, de peur

de vous mettre en gloire ; mais je supplie celuy pour l’honneur duquel seul, je croy, avez si bien commencé, vous donner sa grace de parachever, en sorte 1 Compagnies de volontaires qui n’avaient point de solde et comniettaient des désordres excessifs. On fut obligé de les réduire à main armée.

Guillaume Petit, qui ne tarda pas à être nommé au siège de Senlis.