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DE LA REINE DE NAVARRE.

que les DE LA REINE DE NAVARRE. amis tristesse telle que j’ay grant paour que la santé de Madame s’en diminue de trop ; car faisant grans journées pour retourner la veoir et servir, dont elle estoit partie contre son vouloir, par la seureté médecins luy baillèrent qu’elle vivroit encores plus de trois mois ; ayant sceu en ce lieu de Herbault la nouvelle, avec le travail du chemin et l’extrémité de l’ennuy qu’elle porte incréable, est venue à faire du sang, comme en sa grant fiebvre, par tous endroits, en telle quantité et esmoution, que s’il duroit ne se pourroit porter. Mais j’espère que se tenant à repos

de corps

et esprit, Nostre Seigneur la fortifiera. D’aultre part, le Roy ne faict moings, que nous laissasmes à Bourges attendant la fin ; mais veoiant qu’elle approchoit, feit ung merveilleux dueil, disant à Madame : Si je pensois la rachapter pour ma vie, je la luy bailleroys de bon cueur. Et n’eusse jamais pensé que le lyen de mariage conjoinct de Dieu feust si dur et difficile à rompre ! Et en larmes nous despartismes, et n’avons eu nouvelles de ce qu’il en a sceu, mais je crains fort qu’il le porte à peine. — Je vous départs de mon gasteau’.

Vostre inutile mère, MARGUERITE. (Suppl. fr., nº 337, fol. 359, verso. Copie. ] · La réponse de l’évêque est excessivement longue, et roule tout entière sur la métaphore du gâteau : « Entendez, madame, qu’il y ait en ce monde gasteau de tribulacions, que debvez distribuer à vostre inutile fils. Ung seul en congnois quy y a regné, venu de zizanie* sursemée, moulu au moulin d’ennuy, pestry d’eau froide en la huche Zizanic, irraic.